Aujourd’hui, le digital est présent partout et à tout instant. Quelle que soit l’information recherchée, quel que soit l’endroit, peu importe l’heure, Internet et les réseaux sociaux renseignent l’utilisateur. En quelques clics, les caractéristiques d’un produit ou d’un service sont détaillées et les récentes études sont très claires: 70% des consultations en ligne se convertissent en visites sur les points de vente et plus de la moitié des consommateurs se renseignent sur la toile avant d’acheter. Face à la baisse régulière de consommation des vins suisses, l’utilisation de ces outils marketing par les acteurs de la filière doit s’intensifier pour dynamiser leurs ventes. En tant que fondateur de RELAIS DU VIN, 1ère plateforme suisse d’information du vin, et de RELAIS DU VIN-PRO, entreprise au service de la communication des sociétés viticoles, je mesure au quotidien l’influence grandissante du digital sur la décision et l’acte d’achat.
Potentiel de croissance pour la vente directe en Suisse
Toute population confondue, la Suisse compte plus de 80% d’utilisateurs réguliers d’Internet, que ce soit en usage quotidien ou plusieurs fois par semaine. En l’espace d’une vingtaine d’années seulement, Internet s’est imposé comme un média de la vie de tous les jours. Pendant que la Grande-Bretagne écoule 15% de ses vins en ligne, la France 12%, la Suisse reste sous le seuil des 3%. La faute à une absence de présence stratégique sur la toile et à un manque d’investissements des caves helvétiques. Car s’il est essentiel de communiquer via Internet, il est primordial de le faire en professionnel, avec du contenu de qualité, actualisé régulièrement, avec les nécessaires ressources matérielles et humaines allouées à sa réussite. Les succès des vignerons «connectés» sont là pour prouver que les consommateurs ne se contentent plus de s’informer, mais effectuent aussi directement leurs achats. Comme le relève Bernard Rochaix, propriétaire du Domaine Les Perrières, à Peissy, «un engagement sur Internet, avec une vraie vision stratégique digitale, permet de progresser, malgré un marché très concurrentiel». Et de souligner qu’il s’agit «d’aller à la rencontre de sa clientèle également de manière virtuelle. Notre magasin en ligne affiche une croissance régulière depuis son lancement en 2013, ce qui nous conforte dans cette démarche».
L’indispensable présence sur les réseaux sociaux
En l’espace de quelques années, les réseaux sociaux se sont hissés au premier plan des nouveaux moyens de communication digitaux. Les récentes études montrent que la participation aux réseaux sociaux est l’une des activités ayant le plus progressé, devenant également très populaire auprès d’un public âgé de 35 à 44 ans et auprès des plus de 65 ans. Parmi plus de 3,2 millions d’utilisateurs helvétiques actifs, la moitié d’entre eux se connectent quotidiennement à Facebook, YouTube, Instagram, LinkedIn et consorts. La proportion se monte même à 90% parmi les 14-35 ans, tandis que pour les 36-54 ans elle est de 65%. Les domaines viticoles du pays ne sont pourtant que trop rarement actifs sur les réseaux sociaux et notamment sur le premier d’entre eux: Facebook. Selon des études menées aux USA, 94% des sociétés vitivinicoles sont présentes sur cette plateforme sociale qu’ils jugent comme la meilleure pour générer des ventes, alors que les trois quarts commercialisent du vin sur Internet. La plupart publient chaque jour du contenu et 40% passent au moins une heure par jour à gérer leurs réseaux sociaux. En Suisse, la prise en compte des potentialités générées par les réseaux sociaux commence à poindre, aussi pour gagner en notoriété. «Grâce à la mise en œuvre d’une stratégie digitale professionnelle, notamment sur Facebook, nous avons pu mettre en valeur nos producteurs auprès d’un nouveau public» commente Violaine Blétry-de Montmollin, directrice de Neuchâtel Vins et Terroir. «Les outils digitaux ont permis une amplification de la promotion des produits du terroir du Canton auprès d’une communauté grandissante».
Rencontrer ses clients par tous les moyens, tant physiques que virtuels, constitue une nécessité pour les viticulteurs helvétiques. À cet égard, toutes les entreprises qui sauront implémenter efficacement ces nouveaux médias dans une stratégie de communication cohérente, verront croître leurs performances marketing pour le marché visé.