Et pour finir en musique...
Jeter la bière (pour construire les pyramides?)
Sous l'ancienne Égypte, tout comme le vin, la "bière" est une boisson d'origine divine. Selon la légende, le dieu Osiris aurait oublié au soleil une décoction d'orge mélangée à de l'eau sacrée du Nil, créant ainsi "le vin d'orge". En ces temps, la bière est préparée par des femmes et servie par des prêtresses. En 2021, à Abydos, dans le sud de l’Égypte, une équipe d’archéologues met au jour les vestiges de la plus ancienne brasserie de l’humanité, datant de 3100 avant notre ère. On estime que la production de cette brasserie servait probablement à alimenter des rituels funéraires royaux. À l’époque, la bière, au même titre que le pain, désigne un aliment central dans le régime alimentaire quotidien. Sans distinction sociale, de sexe ou d’âge, on consomme de la bière aux champs, à bord des bateaux, lors des réceptions et dans les cabarets des villes. Assez semblable à la bière, le zythum, est aussi élaboré à partir de froment, d’orge ou de dattes. Le sucre assure la fermentation du breuvage.
Au niveau de la production de la bière, les brasseurs versent d’abord délicatement des pâtons frais dans un four identique à celui du boulanger. La pâte y séjourne le temps que la croûte dore, l’intérieur devant rester cru. Les pains obtenus sont ensuite émiettés dans une grande cuve remplie d’un mélange d’eau et de dattes. Un brasseur piétine alors la préparation pour homogénéiser le tout. Après quelques jours placés sous le signe de la fermentation, le contenant est transvasé dans de grandes jarres, en filtrant les morceaux de pain à l’aide d’une passoire. La bière obtenue est ensuite stockée dans des amphores fermées par un bouchon de paille et d’argile humide. La bière brune est plus courante, tandis que la blonde est plutôt réservée aux fêtes. De nos jours, la boza, une bière à base d’orge ou de blé, est toujours fabriquée sur les bords du Nil.
De la médecine à l’approche divine
Les textes médicinaux égyptiens retrouvés indiquent que le vin est utilisé à des fins thérapeutiques. On y dissout les plantes médicinales, on s’en sert dans les onguents, les lavements et les bandages. De plus, les boissons alcoolisées sont également employées comme médicaments. À la mort d’un être, lors du rituel sacré permettant d’accéder à l’immortalité dans l’au-delà, le vin joue un rôle clé dans la cérémonie d’inhumation. Il est également perçu comme une boisson divine, associée à Osiris et Chesmou. Pour sa part, Osiris est le seigneur du vin durant la Fête Ouag, ou fête des morts, en étant le donateur du banquet. Chesmou, quant à lui, est le dieu du pressoir, associé aux vendanges, au parfum, aux baumes et aux produits cosmétiques.
L’Empire contre-attaque dans la production
Bien que peu accessible dans l’Ancien Empire, le vin connaît nombre de progrès dans la production et l’acheminement durant le Nouvel Empire (-1500 à -1000), entraînant une plus grande consommation. Toutefois, posséder sa propre cave est toujours perçu comme un signe de prestige. Notons qu’à l’époque ramesside, le vin reste 5 à 10 fois plus cher que la bière. Pour leur bon travail, les artisans de Ramsès II sont rémunérés en nourriture, en habits et en vin. Pour leur part, les prêtres et les soldats sont également souvent ravitaillés et approvisionnés en vin. Synonyme de fête, le nectar est bien plus consommé durant les festivités que dans la vie quotidienne. En célébrant le nouvel an, les Égyptiens en dégustent à foison, l’ivresse n’étant pas considérée comme un vice.
LE CAIRE – EGYPTE • Par Osiris et par Apis, vous voilà maintenant hypnotisés par le sujet que vous allez lire! Dans l’Égypte antique, la place de l’alcool est un long fleuve tranquille, un peu comme le Nil et ses crocodiles sacrés. Sous le bon œil du radieux Râ, Dieu du Soleil à la tête de faucon, surplombez la Vallée des Rois à dos de chameau, tout en appréciant l’histoire du vin et de la bière à l’époque des pharaons.
Le nez du vin, de Cléopâtre ou celui du sphinx?
Considéré comme une boisson accessible seulement aux classes supérieures de la société dans l’Égypte antique, le vin est une boisson prestigieuse. Pour le produire, il est préférable de posséder son propre vignoble et de disposer des outils nécessaires à sa culture et à sa fabrication. Une fois arrivées à maturité, les grappes de raisin sont cueillies manuellement pendant les vendanges, par "arrachement", puis placées dans des paniers et amenées dans des cuves pour le foulage. Afin de faciliter les manœuvres, les hommes responsables du foulage peuvent s’appuyer sur des barres transversales. Le moût ainsi obtenu est travaillé au pressoir à sec pour extraire le jus, ensuite recueilli dans des amphores scellées.
L'ACTUALITÉ
Plein phare (à on) sur l’alcool
dans l’Égypte antique
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