Un produit visant les jeunes
Avec son étiquette phosphorescente, cette bouteille estampillée CBD réunit tous les ingrédients pour "réconcilier vin et jeunesse", analyse Jean-Michel Delile, un addictologue bordelais. "C’est une technique marketing pour appâter les jeunes", rappelant que la molécule de CBD, qui n’a pas de "risques addictifs" possède des vertus "antiépileptiques" et "anti-inflammatoires". Il rappelle toutefois que "le CBD est sans risque mais ce n’est pas le cas de l’alcool". Faites tout-de-même attention à ne pas mettre la charrue avant la beuh...
Un statut en pleine évolution en France
Le chanvre utilisé dans la préparation est cultivé sur une parcelle de dix hectares exploitée par l’entrepreneur, pionnier de la culture du cannabis "bien-être", dans le sud-est de la Gironde. Il est ensuite récolté à la main avant d’être transféré en Allemagne, où un laboratoire assure l’extraction, interdite en France, "de l’ensemble des molécules du CBD", précise le Bordelais qui souhaite développer la filière dans un cadre légal. "Mon cannabis est certifié de la graine au produit fini. On travaille avec la région Nouvelle-Aquitaine, les gendarmes, les députés de la région", détaille-t-il.
En France, la loi autorise uniquement la culture et la commercialisation des fibres et des graines de chanvre. L’exploitation des feuilles et des fleurs de la plante est interdite. Mais la législation entourant cette molécule évolue. Au nom de la libre circulation des marchandises, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé illégale, le 19 novembre dernier, l’interdiction du CBD en France.
Le processus de fabrication du Burdi W, "tenu secret" en raison de la concurrence, associe 250 mg de CBD à un monocépage 100% Petit Verdot, issu localement et d’ordinaire utilisé dans l’assemblage des grands crus, pour un résultat mêlant "des notes de cassis" à celles du cannabis. Lancée via une plateforme de financement participatif, la production du Burdi W atteint 10’500 bouteilles, vendues 34 euros l’unité en précommande. Près de 108 clients ont déjà testé le produit, pour le moment uniquement proposé sur internet. "Il y a un réel marché", confirme Raphaël De Pablo, qui enregistre "plus de commandes à l’étranger qu’en France". Un concurrent américain, basé dans la Napa Valley, affiche selon lui des prix "dix fois plus élevés".
Aujourd’hui, RELAIS DU VIN & CO vous présente le projet très ambitieux de Raphaël de Pablo. Cet entrepreneur français de 28 ans a fait le pari de mélanger du CBD à du vin rouge pour créer une boisson "d’apéro festif", destinée à "casser les codes".
"On garde l’effet classique de l’alcool mais on rajoute l’effet relaxant, détente", explique Raphaël De Pablo à l’initiative de la production intitulée Burdi W, présentée comme "un vin d’apéro festif" destiné à "casser les codes traditionnels du vin". Cet entrepreneur de la région de Bordeaux a mélangé, pour la première fois en France, du vin et du CBD, une molécule relaxante issue du cannabis, controversée dans l’Hexagone.
Raphaël de Pablo s’est associé à un ami d’enfance, aujourd’hui œnologue préférant rester dans l’ombre pour trouver "l’assemblage parfait" entre le vin et le CBD (cannabidiol). L’ajout de cette molécule non psychotrope du cannabis ne permet pas au produit final d’être juridiquement reconnu comme du vin, mais plutôt comme "une boisson aromatisée à base de vin".
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Vin de Bordeaux au cannabis,
une première en France
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