Nombreux sont les auteurs de l’Hexagone à faire les louanges de l’alcool et de ses abus. Né en 1821, Charles Baudelaire est bien sûr en tête de gondole, avec ces textes remplis de spleen et d’ivresse. Une affection pour l’alcool qui transparaît à merveille dans le bien nommé "l’âme du vin":
Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :
"Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité!"
Après, l’ami Charles n’était pas à proprement parler un joyeux drille. Et lorsqu’il écrit:
"Il faut être toujours Ivre. Tout est là: c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve", l’auteur de ces lignes se demande où est la limite entre l’addiction, une anxiété mal gérée par la fuite en avant, et le véritable plaisir du vin. Il est fort à parier que de nos jours, malgré son immense talent, l’ami Charles finirait avec une prescription d’antidépresseurs et adieu la poésie! Mais trêve de ratiocinations absconses.
Impossible de parler de Baudelaire sans parler de son compagnon de vie, Paul Verlaine. Né en Moselle en 1844, ce dernier a également marqué la poésie française avec ses écrits empreints de musicalité et de rythmes impairs. Verlaine n’était pas le dernier à user de substances illicites et d’alcool et c’est tout naturellement que le vin apparaît dans plusieurs poèmes du génie, comme dans Vendanges :
"Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose!"