Un nouveau visage
La Libération en 1945 apaise les tensions et les Chartreux décident de renouveler l’image de la liqueur. Une nouvelle approche publicitaire et commerciale est pensée avec la mise en avant d’une nouvelle étiquette. Les "Trente Glorieuses" insufflent une dynamique positive à cette refonte. En 1951, "La Chartreuse" devient le nom officiel de la liqueur, qui connaît un succès national et international. Tout comme l’étiquette, le design des bouteilles est lui aussi repensé. Face à la crise frappant les liqueurs sur le marché américain dans les années 1980, la Chartreuse connaît une baisse de ses ventes. Mais grâce à une communication ingénieuse, la liqueur voit ses ventes repartir à la hausse dans les années 1990.
La production actuelle
Aujourd’hui, les différentes liqueurs de Chartreuse sont produites à Aiguenoire, en Isère, par deux moines liquoristes du Monastère de la Grande Chartreuse. La recette exacte demeure secrète et n’est connue que par trois moines, aux deux tiers. C’est pour cela que deux moines suffisent pour l’élaboration, mais un seul non. On sait aussi que 130 plantes composent la recette et qu’aucun additif artificiel n’entre dans la composition. Ces plantes macèrent d’abord dans un alcool de raisin puis sont distillées. Les alcoolats sont additionnés de miel distillé et de sirop de sucre, tandis que les liqueurs vertes et jaunes sont ensuite longuement vieillies en foudres de chêne. Leur couleur est due à la chlorophylle et au safran, deux colorants naturels. Chaque année, la distillerie met en bouteille environ 1'500'000 flacons.
De nombreux va-et-vient
Sous la pression d’un anticléricalisme progressif, les Chartreux sont expulsés de France en 1903. Ils emportent avec eux la recette de la liqueur et établissent leurs nouveaux quartiers à Tarragone, en Espagne. Une nouvelle distillerie y est donc construite. En 1904, ils commercialisent la liqueur sous le même nom, avec la même étiquette, portant toutefois la mention "liqueur fabriquée à Tarragone par les pères Chartreux". Cette nouvelle identité se fait connaître en France sous le surnom de "Tarragone". En 1921, une nouvelle distillerie ouvre ses portes à Marseille et produit aussi la Chartreuse Tarragone jusqu’en 1932. En 1989, la distillation à Tarragone s’arrête à son tour.
Des complications dans la production
Au cours des siècles, l’Ordre des Chartreux rencontre de nombreuses difficultés pour produire son élixir. Victimes d’une avalanche, de la peste et d’au moins huit incendies, les moines ne vivent pas totalement en paix. La Révolution française les contraint à se disperser en 1793 et par conséquent la distillation de la Chartreuse s’interrompt. Le secret de la fabrication demeure toutefois sauvé. La distillation reprend officiellement en 1816, lorsque les moines réintègrent enfin le Monastère.
L’heure de la liqueur
C’est en 1840 que les liqueurs sont pour la première fois commercialisées sous le nom de "Chartreuse". C’est notamment le cas de la Chartreuse jaune, une liqueur plus douce que la verte, titrant à 43°. La réputation de la Chartreuse se forge grâce à la présence de soldats dans le massif en 1848, la dégustant et en vantant les délices dans toutes les casernes. Ce succès soudain amène l’arrivée de boissons contrefaites obligeant les Chartreux à faire figurer la mention "Liqueur vendue à la Grande Chartreuse", accompagnée de la signature "L. Garnier" sur leurs bouteilles. Cette signature est créée un 1852 par le Père François Dom Louis Garnier, et figure toujours en bas à droite de l’étiquette.
TOUT SAVOIR SUR
La Chartreuse,
l’habit ne fait pas le moine
Si la liqueur vous tient à cœur, la Chartreuse est bien chanceuse. Cet alcool recèle des secrets aussi nombreux soient-ils que les 130 plantes le composant. Entrez dans les ordres en compagnie de RELAIS DU VIN & CO pour découvrir l’histoire de cette liqueur à connaître par cœur.
Un élixir de longue vie
Les liqueurs Chartreuse (oui il en existe plusieurs), tirent leur nom de l’Ordre des Chartreux. Fondé en 1084 par Bruno le Chartreux, ancien écolâtre de la Cathédrale de Reims, et ses six compagnons, cet ordre tient sa dénomination du massif de la Chartreuse, situé au nord de Grenoble, en France. Ces derniers érigèrent un ermitage, le Monastère de la Grande Chartreuse, dans le "désert" de Chartreuse, pour y vivre en paix et en communauté, dans la foi et la prospérité. Par la suite, ils deviennent éleveurs, pisciculteurs mais aussi maîtres de forges.
Selon la légende et la tradition, la Chartreuse apparaît en 1605, lorsque les moines de la Chartreuse de Vauvert à Paris, de très bons herboristes, reçoivent un mystérieux manuscrit de la part du Duc François Hannibal d’Estrées, contenant la formule d’un "Élixir de Longue Vie" et de quelques plantes hétéroclites. Jugée trop complexe après de nombreuses tentatives, la fameuse recette fait l’objet de travaux de la part de Frère Jérôme Maubec, apothicaire de la Grande Chartreuse. En 1737, le Monastère de la Grande Chartreuse produit l’élixir dans la pharmacie et commence à le commercialiser aux alentours de Grenoble et de Chambéry. De nos jours, cette essence est toujours disponible sur le marché et porte le nom d’"Elixir Végétale de la Grande Chartreuse".
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